Phil, l'escapade africaine

Cabosse - arrivée au Congo

28/01/2015

J'arrive à la barrière tôt le matin. "Tu vas me donner le crédit" m'agresse le militaire en téléphonant à son collègue policier absent à son poste. C'est ça, causes toujours imbécile... Un tampon et zou... je suis déjà de l'autre côté de la barrière. 30km m'attendent, par une piste magnifique, de villages en villages, direction la barrière du Congo. Chaleur humaine : un vieux couple vient me saluer, poignée de main généreuse;  je croise un chasseur, le fusil sur l'épaule, brin de conversation; aux abords d'un village pygmée, un homme de petite taille court vers moi, juste pour me dire bonjour... A la barrière du Congo, au village de Cabosse (hum hum), on me reçoit sans uniforme: l'immigration me donne le cachet d'entrée et Inesse, enthousiaste, s'occupe d'enregistrer mon carnet de vaccination. "C'est 5000!" me dit-elle. Vu ma réaction, elle se ravise : "C'est trop ? Donnes 2000!" Et vu que je refuse de payer, elle m'emmène au resto du village, tenu par une camerounaise en train d'allaiter son bébé. Le temps passe agréablement, j'ai déjà l'impression de faire partie des meubles. D'emblée, je me sens bien dans ce pays aux attitudes relaaax, moins agité qu'au Cameroun. Du coup, je reste 2 nuits avec Inesse et son compagnon Herbert, un allemand jovialo-joufflu naturalisé congolais, qui me prend directement en amitié. Il travaille depuis toujours dans le domaine du bois, me raconte des anecdotes sans fins. Cabosse, c'est aussi le village de cette société d'exploitation du bois tenue par cette compagnie chinoise ravageuse. "Ils ne connaissent rien", me dit Herbert. "Il n'y a pas de gestion, ils coupent tout sur leur passage, même l'ébène (voir photo), ils organisent le trafic de l'ivoire, volent l'or de la région, laissent le village sans électricité ni eau... alors qu'une partie du camp de la scierie, en bénéficient. Leur main d'œuvre chinoise est bon marché puisque ce sont des prisonniers de leur pays qui purgent leur peine." Et Inesse d'ajouter les exactions pédophiles des employés malaisiens et indonésiens qui se négocient à coup de CFA auprès des autorités.