Phil, l'escapade africaine

Impfondo - Bakary, l'ami malien

21/03/2015

Après ce détour inutile, je me coltine de nouveau Impfondo et son évêque blanc. Celui-ci tente de ''m'extirper'' 10000 cfa pour rester une nuit de plus au diocèse, jusqu'alors gracieusement offerte. Je refuse. Je ne paie pas pour dormir, principe de base d'un long voyage. Le vieux bouc finit par me faire une leçon d'angélisme: ''Pour voyager, il faut tout de même un minimum d'argent...'' Je le laisse à ses vociférations de ''coq en pâte bouffeur de croco''. Il a déjà tourné les talons. Plan B: je me vire au côté de mon ami Bakary, la petite maison plantée en face de sa chambre d'ami. Plongé dans l'associatif et les organisations depuis des années, tout comme moi, il a fait le déplacement à Impfondo pour organiser son Festival de musiques autochtones avec quelques groupes glanés dans la région. Je le vois s'éloigner dans les rues, avec ses 4 oreilles et ses 2 gsm, l'un d'eux collé sur l'oreille, tentant de résoudre ses soucis de Brazza où il vit depuis un an. De retour, il affiche un grand sourire: ''Je n'ai plus de crédit'' m'annonce-t-il. Et le thé vert à la malienne de crépiter sur la flamme, doux et amer à la fois, jonction entre mes 2 voyages africains. Je n'hésite pas à lui confier ma déception face à certaines attitudes congolaises qui virent parfois vers le chacun pour soi européen. ''Ce sont des hybrides, me déclare-t-il, la métamorphose n'est pas totale, comme des chauves-souris: tête de cheval, ailes d'oiseaux...''