Phil, l'escapade africaine

Kaye - les grands arbres

28/04/2015

Marre de ces curés et de leurs chorales matinales dissonantes. Vite, je m'casse vers les "montagnes" du Mayombe, histoire de ne plus entendre les catastrophes vocales de ces "bénis-oui-oui". Bayo la savane, retour au chaos de la forêt. Tout commence par 7 kilomètres de montée douce que j'aborde presque les mains dans les poches. Frimeur va... Au sommet, c'est clair, l'indication de leur fameux "point de vue" a un sérieux coup dans l'aile. Bon, apparemment, il était 500 mètres en arrière... mais je ne vais pas faire demi tour pour des collines et des arbres à perte de vue. Après tout, pourquoi toujours s'intéresser au sommet des choses, à ce point précis qui nous élève, qui nous grandi... Dans le Mayombe, pas la peine d'être au dessus des arbres. Petit minus à deux roues, regardes celui-là, il est de loin supérieur à toi. Alors, autant s'incliner, apprécier la descente, plongé dans leurs souffles et le vert dense de leur épais feuillage. Le soir, au sommet de cette dernière montée, le jeune Arnaud, fils du chef, m'offre un lit pour la nuit. Il m'emmène juste en contre bas, à la rivière, pour achever cette journée toute en gravité par une dernière descente-décrassage-pieds dans l'eau. Et vers 7 heures du mat, 7 kilomètres de chute en roues libres m'attendent, admirant les brumes matinales de cet univers touffu, volutes gracieuses, jolie respiration du Mayombe.