Phil, l'escapade africaine

Noumbi - Robinson à la plage

04/05/2015

Alors qu'hier, le goudron filait vers le nord de ce littoral congolais, aujourd'hui, la piste de latérite gravillonneuse s'éloigne des vagues turbulentes de l'Atlantique. Direction le Gabon, j'entre dans le parc de Conkuati. Mon regard s'ouvre sur ce décor entre collines vertes, forêt d'eucalyptus, cette éternelle savane arborée et, plus loin, la forêt sauvage que j'apprécie tant. En fin de journée, les courbes douces virent au pentu sec, avec toujours, au fond, cet espèce de bac à sable mou. Ça te fait vaciller et t'empêche de prendre de l'élan pour la montée. Tiens, 2 gamins qui me regardent pousser: "Petit, tu viens m'aider?" Et je reprends la pédale au sommet, les laissant seuls, en pleine crise d'asthme... En haut d'la dernière "montagne", derrière son rideau d'arbres, l'Océan apparaît enfin. Vagues scintillantes, paillettes qui se perdent vers le ciel. Un ultime sentier me conduit à cette plage végétale, envahie de plantes rampantes et grasses. Sous une averse de fin d'saison des pluies rafraîchissante, j'y ancre pour la première fois les piquets sable de ma petite maison verte. Assis sur un tronc échoué, je braque mon regard au loin, face aux déferlantes qui se fracassent sur le sable, résonnant comme des coups de tonnerre. Trop fainéant de me retaper le village pour un simple bidon d'eau pour mes pâtes, j'avale un dernier bout d'pain avec les œufs du poulailler que Saturnin m'offrait en collier au départ. Et déjà, les crabes imbéciles se relayent, bruyants, autour de ma bouteille d'eau, histoire de m'empêcher de dormir...