Phil, l'escapade africaine

Ribeira Peixe - vers le sud

11/06/2015

Un campement d'une nuit sur la plage devant une maison de pêcheur, et je m'engage plus vers le sud, sur cette route plus brute, taillée dans la roche noire. Montées-descentes se succèdent sans fin. J'emprunte souvent de petites pistes pour atteindre de belles plages sauvages, visitant au passage quelques coins sombres, parfois plantés de ruines. A Das Angolares, contraste. Je grimpe vers la plus belle roça de l'île, dont ma mémoire capte un vague souvenir. Totalement rénovée en château, elle offre une vue imprenable sur le littoral. Sur la terrasse, un cuisinier high-tech qui me déforme du regard s'active aux fourneaux, étalant son art à quelques blancs conquis d'avance par ses 2 ou 3 herbes. Ici, le campement coûte 30 euros la nuit. Autant dire que j'ai déjà empoigné mon guidon, dévalant cette allée aux pavés portugais de merde, mais authentiques... Juste en bas, une maman grille un poisson délicieux, accompagné de bananes. Un euro. J'y rencontre des villageois amusés et 2 cap-verdiennes imbibées de vin d'palme, dont la légèreté me fait marrer. Je pousse la trajectoire jusqu'à Ribeira Peixe et son ambiance bord de mer vraiment curieuse. Tout un village d'anciennes demeures coloniales blanches décrépies est squatté par les locaux. Le tout s'écroule, les brèches raccommodées à coup de vieilles planches. Un jeune cycliste me conduit tout au fond, vers la plage des pêcheurs. J'y trouve un endroit léché par les vagues, idéal pour la tente. Curieusement, elles m'inspirent tranquillité, une envie profonde de solitude. Ce soir, j'abrège toute conversation avec mes visiteurs. Je me réveille en pleine nuit, ébloui par ce croissant de lune vers le bas, la tête à l'envers. Je le scrute par ma petite fenêtre moustiquaire, se cachant timidement derrière quelques voiles nuageux, imaginant un visage qui me sourit. Bientôt 2h30: le départ des pêcheurs vers la mer.