Phil, l'escapade africaine

Calomboloca - l'autoroute du départ

11/08/2015

Waouw, j'ai failli l'écraser... Ah non, c'est juste déjà fait! Je viens d'éviter un clébard fraîchement percuté, la tête broyée, les tripes en bouillie... Ouf, j'aurais pu glisser. Plus loin, un autre, un rien plus plat, la panse décorée de mégots de cigarettes. Je quitte Luanda par une autoroute 5 bandes pas très fraîche (enfin, je suppose, elles ne sont pas vraiment dessinées), où les déchets s'entassent le long du bitume, en feu parfois. Plein pif, je m'intoxique de plastiques brûlés, de pneus en flammes... A la sortie d'la ville, les entreprises de construction se succèdent, la voie passe à 2 bandes, et même si je roule sur la bande de s'cours, les camions conduits par les chinois me frôlent plein gaz. Je hurle toute ma haine dans le vide comme un enragé puis, pour me remettre de mes émotions, je freine net devant un délicieux poisson cuit à point, mijoté par une maman bien voluptueuse du bord de route. Avec son riz accommodé de chou, tomates, fayots, carottes, d'autres légumes et d'épices, c'est sans doute le meilleur poisson de tout mon voyage. En Angola, la cuisine prend, dirait-on, une dimension plus gustative, un peu comme à Sao Tomé é Principe. Après 50 kilomètres, le long de la réserve de Quicama, mes yeux s'émerveillent enfin: la route fonce droit dans une véritable forêt de baobabs ventrus aux formes tordues. Exotique. Alors que le ciel vire à l'azur, c'est "à perte de vue" comme dirait Bashung. Ensuite, il y a cette "aventure" avec cette soeur brésilienne accueillante chez qui les flics m'envoient. Hélas, sa supérieure débarque. Le "général" m'expédie vers une chambre d'hôpital privé, chez une blanche folle de sa meute de chiens. La dame m'invite finalement à manger, mais vers 22 heures, toutes les lumières de sa grande maison s'éteingnent définitivement. Bref, je finis par fouiller mes sacoches et grignoter quelques maigres biscuits sur ce foutu lit d'hôpital.