Phil, l'escapade africaine

Sumbe - paysage pour âme solitaire

24/08/2015

Après une dernière grosse bouffe de départ, tous les frères et soeurs s'éclipsent peu à peu vers la capitale. Je reste seul dans la grande cour vide avec la femme et ses 2 enfants qui improvisent une séance de coiffure. Le lendemain, je quitte mon matelas plein de crottes de souris pour partir le ventre vide, comme souvent. La tête dans les pensées, je ne m'en étais pas vraiment rendu compte, mais je grimpe depuis c'matin. En me retournant, je constate l'étendue laissée derrière moi, tout en bas. Depuis cette rivière lente qui serpente, frayant son chemin dans les papyrus verdoyants, je progresse vers un décor ocre façon western. Cela fait quelques jours que j'ai quitté mes baobabs aux reflets d'acier de la réserve de Quicama. Ici, c'est le règne du cactus géant, des plantes grasses curieuses qui se hissent vers un ciel azur tout doux. Cases de terre jaunasse coiffées de leur toit de chaume. Les rayons du soleil filtrent pour donner un peu de relief à ce plateau varié qui s'effondre par endroits vers de vertes vallées plantées de palmiers et de manguiers. Plus haut, ce sont les buissons épineux qui gagnent du terrain, et les arbres à haricots qui frétillent sous le vent. Vie de route, comme un road-movie... A Sumbe, je me balade sur la plage au coucher du soleil. Tout cassé, tout abandonné, tout laissé aller... Délabré. Avec ce sentiment d'arriver juste après la bombe. Au loin, les falaises se noient dans les embruns. Quelques perdus avancent pieds-nus dans le sable. Un paysage pour âme solitaire.