Phil, l'escapade africaine

Chuilo - nada et chorizo

23/09/2015

Cette route est vraiment chiante. Une longue ligne droite, plate, à travers la forêt d'épineux, sans âmes qui vivent à part quelques boeufs perdus et quelques oiseaux. Deux huppes colorées au vol maladroit, furtives: 5 secondes de bonheur sur la journée. Aujourd'hui, mon vélo paré pour le démarrage, je constate une crevaison au pneu arrière: une limaille de métal récalcitrante que je finis par arracher en un coup d'incisive, primitif. Puis je suis le pick-up de Mario, tout en bas du bled, pour mettre la "pressão" dans la chambre, et me r'taper la montée ensuite. 10h30 quand je prends vraiment l'départ, sous un vent d'face rafales mini-tornades. Bouche sèche. Désert. J'avance pas. Je m'laisse souffler par le vent chaud, sans forcer, petit braquet, peu importe la progression. Inutile de s'battre. Quelques grands arbres ressurgissent comme ces baobabs géants de Uia, dont un sert carrément d'étal de boucherie, bidoche sanguinolente clouée au tronc. Je les défigure comme des monuments. Seul dans la nature, je mange mes éternelles miches au chorizo suant, à l'ombre d'un bel acacia aux épines droites et acérées, regardant toutes ses "pomponnettes" jaunes éparpillées sur le sol. Un rien d'ambiance mauritanienne... pour une ligne d'horizon namibienne.