Phil, l'escapade africaine

Aus - horizon lointain

10/11/2015

Immense. La piste s'étire à l'infini dans cette plaine nue plantée d'arbres isolés, comme perdus. Juste quelques chevaux sauvages et partout, ces brins d'herbes séchées, durs comme du bois, telle une peinture pointilliste. Puis il y a ce cycliste espagnol en fat-bike qui m'fonce dessus, voyageant quasi à vide, sans bagages. Pressé, stressé, la vitesse comme priorité, il file comme une balle dans l'vide total. A peine un arrêt pour me d'mander où s'trouve le prochain point d'eau pour remplir ses maigres bidons; l'express du désert a déjà détallé. Encore 15 kilomètres de piste sableuse, puis soudain, j'y crois pas: après toute cette traversée vers le sud, toutes ces pistes cabossées qui ont déglingué la mécanique et parfois le moral, mes pneus foulent à nouveau la facilité. Goudron. 175 kilomètres de retour au calme pour ma pauvre monture. C'est l'euphorie. A quelques tours de roues de là, la bourgade de Aus, nichée au milieu des montagnes. 2 nuits de pause avant de continuer encore plus au sud. Mais après quelques coups d'pédales, 2 rayons arrière explosent à nouveau, m'obligeant à rebrousser. Je repars le lendemain, roue réparée et rééquilibrée par mes soins d'apprenti, l'odeur de l'asphalte dans les nasaux. Mais la mécanique semble à bout d'souffle car après 58 kilomètres, un autre rayon lâche. Cette fois-ci, la roue refuse carrément de tourner. Seul au milieu de nulle part, il ne me reste plus qu'à trouver un lift pour avancer vers Rosh Pina, zappant ainsi tout ce tapis de confort.