Phil, l'escapade africaine

Tshootsha - insignifiance

01/02/2016

Le goudron du Central Kalahari, droit et bien monotone. Quelques mois plus tôt, je me souviens des paroles de Nigel, mon cycliste australo-namibien préféré: "The same shity trees since Kenya" me disait-il, désespéré. Cette maigre journée de repos n'a guère retapé mon p'tit derrière, meurtri par cette cadence trop régulière et tant de platitude asphaltée. Routine, je ne te kiffe décidément pas... Passé la frontière, je retrouve peu à peu les agréables atmosphères villageoises. Je suis à 100 lieues de l'Afrique de l'ouest ou du Cameroun, mais tout d'même, je sors peu à peu d'un certain désert. Ainsi, après avoir mangé de la chèvre mijotée et la pap de maïs (une sorte de polenta blanche pas dégueu) à Karukubis, je pose la tente dans la parcelle de Ponoh, une des charmantes instits du village de Tshootsha. Elle me reçoit toute poitrine dehors, avec un soutien-gorge trop large qui dévoile par intermittence de chouettes tétons tout pointus. M'offrant un café, l'élégante me bombarde de questions: "Combien coûte ton appareil photo, ta tablette, à combien se chiffrent tes économies?..." Une vraie femme africaine dingue de fric et de matérialisme. Alors que je commence à cuisiner quelques pâtes sur mon minuscule réchaud, elle mitraille de son gsm mon assiette en plastique un peu sale, burinée par mes voyages, sur laquelle je découpe mes ingrédients. "You have a life with no meanings" me lance-t-elle, dégoûtée... Puis elle disparaît chez un voisin pour la soirée, me laissant seul à côté de sa voiture de sport clean et chicos...