Phil, l'escapade africaine

Beira - à deux pas de la plage

19/05/2016

Beira n'est pas l'endroit le plus reposant de mon voyage... J'y pose la tente dans le jardin de chez Biques, un café-resto bord de plage où se cotoient locaux et expats. 10 pas, et je me pose avec mon petit café du matin les pieds dans le sable, la bouille toute ratatinée, mes quelques cheveux ridicules aux vents. Le dimanche, c'est le jour du live sur la terrasse, avec les 2 groupes locaux. Je replonge en pleine ambiance Cap Vert, sur la plage de chez Alisios, plein de good vibes dans les oreilles. Sauf qu'ici, ça manque un peu d'piments, de ma p'tite Sou, de "punch de mel", et de "mixitude" exacerbée. Saudade... A 2 rues, je vais parfois manger du poulpe ou du boeuf mijoté chez Rosinha, juste en face de mon "cordonnier plein air". Il vient juste de me réparer mes sandales à scratchs de pédaleur de l'impossible. Quelques bouts d'cuir, un vieux fil qu'il retrouve sur un tas d'gravats, un peu d'astuce, et je m'retrouve avec du solide à toutes épreuves... Aujourd'hui, Rosinha est plutôt d'humeur taquine et totalement portée sur le sexe... Je ne sais pas ce qui lui arrive, au moment de l'addition, elle me prend la main, me tord les tétons, essaye de me toucher l'entrejambe pour vérifier si ça m'fait de l'effet, se précipite sur la porte, fais glisser le verrou et, avec l'aide de son employé Chicu, fait carrément virevolter les tables du resto vide pour tenter de m'agripper. Mais comment lui dire que les sourires édentés, les gros fessard, les voix graveleuses, c'est pas trop mon truc? Chez Biques, je me poste souvent au bar, en face de cette télé qui diffuse en boucle de vieux tubes trop cons. Comme dans un Beavis and Butthead, je me moque de certains clips genre Bananarama ou Rick Astley, cette espèce de mormon BCBG récurré au Cif qui, en guise de choré branchée, frétille uniquement des épaules et des avant-bras. Je craque totalement pour Bryan Ferry, ce crooner gominé aux airs alcoolo tristes et pathétiques, suant dans son costard électrique d'époque. Avec toutes ses pauses et rictus bizarres, on le croirait pris d'une crise d'hémorroïdes permanente. Puis, dans un délire psychédélique, je finis par penser à la Belgique et, sur un air de "Chain reaction" de Diana Ross, j'imagine nos centrales nucléaires qui explosent en paillettes disco...