Phil, l'escapade africaine

Melong - et c'est le crash...

26/12/2014

Quand je vois les fagots de bois que les villageois transportent sur la tête dans c'coin, je me consolle vraiment de pousser mon vélo. Souvent, ils m'interrogent du regard: ils se demandent ce que je fous au milieu du paysage à pousser ce 2 roues trop lourd, inadapté au terrain. "Aaah, le blanc, il est venu souffrir ici!" Mais les mots que j'entends le plus souvent sont "Achia, courage, patience...", une belle façon de m'encourager, version sagesse africaine. Après une matinée à attendre ce pick-up pourri qui n'a jamais démarré et dont le chauffeur a même disparu dans la nature, j'empoigne mon guidon. Je suis finalement fier de ma progression du jour. On me disait "tu vas voir, la piste est encore plus difficile, une vraie catastrophe", mais au final, c'est tout le contraire. Celle-ci devient bonne, s'applanit, les pierres disparaissent. Je finis par prendre confiance. Si bien que je me lache dans une descente, touche les freins, et dérape des 2 roues dans le gravier. Je me retrouve en pleine voltige par dessus l'guidon. Réception sur l'épaule, à moitié déboitée, bien vite réemboitée, et un pied bien amoché. Je marche façon zombie, impossible de reprendre le vélo. Direction l'hopital de Melong, à 10 km de là, sur le goudron, embarqué dans ce pick-up arnaqueur. Fuck... j'y étais presque... 3 jours plus tard la radio m'annonce qu'il n'y a rien d'casser. Et mon vélo a passé le test: bien solide la bestiole...