Phil, l'escapade africaine

Dolisie - chant du coq, chorales (et concert punk)

27/07/2015

Après 2 nuits gratos au Centre d'accueil de la paroisse de Dolisie, le "messager" du curé m'annonce que la gratuité de la chambre prend fin. Par contre, il m'autorise à dresser la toile dans la cour, sur le carré de pelouse, juste à côté du camion des autrichiens. Hiii, c'est un peu comme si on te retirait le pain d'la bouche mais bon... Back to the roots! Me voici donc en plein milieu du jeu d'quille, suant dans la chaleur de ma tente comme dans un sauna, parfois entouré de cette maudite colonie de vacances trop curieuse qui sature mes délicates oreilles de cris stridents. A 3 heures du mat, c'est toute la basse-cour qui se réveille: les uns après les autres, tous les coqs se mettent à hurler autour de la tente, augmentant les décibels progressivement histoire d'assurer leurs rangs respectifs. J'ai juste commencé à en compter 7, puis me suis précipité dans la tente, avant d'en comptabiliser plus. Énervé, j'ai bien failli les pendre au bout de leurs cordes vocales, ou leurs déchiqueter la crête à coup d'canines pointues... Bon, j'essaye de me calmer en sifflotant un petit "Love Supreme" de Coltrane. Chaque soir vers 17 heures, autre curiosité locale, toutes les chorales de la ville convergent vers les 4 coins de MA cour, martelant avec conviction des centaines d'alléluia et autres gloria, dans une cacophonie des plus totales. Je me mets à rêver d'un bon concert punk avec mon pote Fred qui pogote comme un taré au premier rang, et Piam qui me fout la main au cul. Vers 15 heures, malgré la fournaise, je me risque parfois à trouver le sommeil, allongé à moitié à poil sur mon fin matelas, la toile de mon habitacle dézippée... A la vue de tous, les regards interrogatifs fusent: mais que fait donc ce blanc planté devant l'entrée du Centre, alors qu'il suffit de payer pour une chambre. Il faudra attendre le sixième jour de campement pour que, à 6 heures du mat, une voix hésitante m'annonce: "Monseigneur veut que l'on vous loge. Il faut enlever la tente..." Hahaha... Je leur ai bien foutu la gêne à tous ces curés mondains...