Phil, l'escapade africaine

Viana - camion-stop

14/08/2015

Les sites touristiques, je n'ai jamais été un grand fan... Mais l'aventure qui y conduit est parfois intéressante. Une nuit à l'hôpital, une nuit chez les flics... Ici, le jeu en valait-il vraiment la chandelle? Plus de 400 bornes pour admirer une chute finalement décevante, saison sèche, truffée d'enfants turbulents... Sur les lieux, je n'ai même plus envie de descendre le sentier qui conduit au pied. Juste une photo eu haut, même pas terrible. Si bien que je tourne déjà le guidon à contre-sens, rebroussant mes 49 kilomètres de route tranquille. Vues sur les villages travailleurs, puis tout "à la cima", ma copine Seija qui mijote le cabrito et la viande de brousse, comme ce fameux "paka" dont je ne sais toujours pas à quoi il ressemble. A la jonction, je lève le pouce pour mon retour sur Luanda, passage obligé pour la route de la côte. Coup de bol: je grimpe dans le premier camion qui s'arrête. A son bord, plusieurs passagers dont un type de RDC qui s'endort presqu'aussitôt, lessivé par un voyage vers les mines diamantifères. Le jour décline. Le camion de Nounich - que j'écorche en Ninouch - quasi sans phares, zigzague toujours entre les cratères de la route, lentement. J'apprends qu'il s'arrête finalement 20 kilomètres avant Luanda. A l'entrée de la capitale, sur cette autoroute plein trafic, dans l'obscurité, c'est du vrai suicide pour un vélo comme le mien... sans phares. Heureusement, Nounich accepte que je passe la nuit chez lui, dans sa grande maison africano-européenne, dans le lit dépannage du grand-frère. Sa femme n'a pas l'air ravie de ma venue improvisée imposée, mais vu mes basses excuses, elle changera radicalement d'attitude. Me voici donc incorporé dans la vie de famille, au milieu des enfants, avec Nounich qui me lance un "come on" en s'marrant pour m'inviter à table pour une fricassée viande et frites. Tout est bien qui finit bien: la soirée se clôture en compagnie du grand-frère, devant un film de zombies.