Phil, l'escapade africaine

Cusse - retour à la piste

08/09/2015

Malgré ces morceaux de PQ poussés le plus loin possible vers mes tympans, je n'ai quasi pas dormi d'la nuit. Saloperie de groupe électrogène... Le café ne produit aucuns effets, je suis lessivé. 600 mètres plus loin, une autre surprise m'attend: le goudron s'efface au profit de la piste dont je n'ai pas encore vu la couleur depuis le passage de la frontière. Après 10 kilomètres pierres et poussière infernaux, surprise encore: je me retrouve en pleine forêt de pins. Plus loin, la savane reprend sa place. Sur les côtés de la piste, j'emprunte les déviations motos, petits sentiers lisses, ludiques. Toute la journée, j'ai la bouche sèche, impossible d'étancher ma soif. Tout heureux de me rencontrer, un boutiquier sénégalais m'offre le jus plus un brin de conversation en français. Et quand je m'aperçois qu'un soulard a touché mon compteur, il me sort un "ils ne connaissent rien, ils sont comme des bêtes..." bien trash qui me rappelle bien des anecdotes. Une autre boutique plus loin, je sirote ma cannette sur un seuil face à une foule d'environ 70 villageois, le regard braqué sur moi sans mot dire, plantés à 2 mètres comme des piquets. Juste regarder le blanc déshydraté, comme si j'étais un poisson rouge dans un aquarium. Le soir, c'est l'administrateur du bled qui m'offre de planter la tente à côté de sa maison tout luxe dehors, alors que l'orage et le générateur menacent. Une fois montée, il se ravise, quittant enfin sa tablette des yeux, et me conduit vers une des 3 chambres vides de son "château". Puis, après un repas pommes de terre et boeuf pris en tête à tête, il reprend sa tablette et me propose de m'assoir dans son gigantesque sofa rouge en cuir, devant un débat télé en portugais auquel je n'entends vraiment rien.