Phil, l'escapade africaine

Tombua - aux portes du désert

16/09/2015

J'ai toujours été aimanté par ces routes en cul-de-sac. Que vais-je encore trouver au bout? Tombua. Juste le désert du Namib qui commence, côté Angola, pour se prolonger tout au sud, sur une bonne partie de la côte namibienne. Je m'élance sur cette route droite, vaporeuse, vaste plaine de caillasse ressemblant au Sahara Occidental. Solitude... Tu parles!... Une voiture me double et s'arrête devant moi. Une journaliste affublée de son cameraman en sortent pour une demi-heure d'interview en plein air, micro rouge du "Telejornal nacional" tendu vers mes pauvres lèvres qui bredouillent un portugais hasardeux. Je redémarre dans le vide de ce paysage éthéré... Un rien plus loin, j'aperçois enfin ma première Welwitschia Mirabilis, sorte de gorgone écrabouillée qui ne déploie ces larges feuilles tentaculaires que dans le désert du Namib. Entre animal rampant et vieux pneu d'camion réchappé, ce drôle d'engin surgit du paysage crème à peine broussailleux, aride, désespérément sec. Alors que le soleil se joint à l'horizon et que le vent du sud me fouette le visage, je retrouve la mer, mince filet lumineux tout au loin. Après plus de 100 kilomètres, quelques canyons rayonnants me déposent enfin à Tombua, épuisé. Poursuivi par un groupe de p'tits gosses qui se mettent à hurler, je peine à trouver un endroit calme sur cette plage agitée par le retour des pêcheurs. Manquant d'imagination, je termine dans la cour reposante du padré Alphonse, un curé pas emmerdant, vraiment théâtral. Le lendemain, à presque 6000 kilomètres au compteur, j'y répare ma toute première crevaison du voyage. Jah bless man, comme dirait l'autre bouffeur de red beans and rice...