Phil, l'escapade africaine

Ilha de Moçambique - au rythme de l'île

02/06/2016

Flanqué en pleine mer, je traverse ce pont de plus de 3 kilomètres si étroit qu'il semble inexistant... Et moi de flotter au milieu des eaux turquoises. Plus loin, le copain rasta me capte à moto jusqu'à ma piaule. Y traînent un vieux matelas, quelques capotes, et un antique cendar débordant de vieilles cales. Gitú ne m'avait pas précisé que le petit joint du matin, à jeun, était offert en échange d'un bon café. Le ventre vide, je m'oriente d'instinct vers la plage, en quête d'un bout d'poisson grillé et, pourquoi pas, de quelques rencontres faciles. A Ilha de Moçambique, je vagabonde à l'infini entre les épais murs pastels décrépis, vestiges en décomposition d'un passé colonial effondré. Sur la place, voici de jolies dames aux doux visages qui se tressent les cheveux, puis je m'enfonce dans quelques ruelles en ruine, parmi les pierres croulantes. Tout ici n'est que carte postale, à commencer par cette massive forteresse dominant le paysage, témoin glauque d'une époque qui me donne le frisson. Aux derniers feux du soleil, quand les couleurs s'embrasent, je me prends à flâner du côté du ponton, parfois accompagné de Marilou, une chouette française amoureuse d'Ilha, et qui finira par s'y ancrer. Sur la place face au musée, j'y écoute un guitariste mélomane enflammer sa dulcinée. Mes pensées me transportent... Happé par une certaine saudade, j'ai la sensation de rêver, comme souvent. Je plane vers l'horizon, entre Cap-Vert et Portugal, bouleversé par une délicate douceur nonchalante.