Phil, l'escapade africaine

Gepa - les sentiers de la côte mozambicaine

23/06/2016

Dans un coin d'ma tête se niche sans doute cet idéal de Robinson perdu sur une plage déserte, la canne à pêche au fond des sacoches. La côte mozambicaine regorge de pistes et de sentiers qui "pourraient" déboucher sur un de mes rêves sauvage et suave... Comme hier au bout de cette péninsule, quand mes 2 roues bifurquent sur cette plage flanquée d'immenses baobabs. Le spot parfait, le vélo posé contre un tronc imposant. Sauf qu'après même pas 5 minutes, juste quand je pisse, tous les enfants du village que j'ai dû traverser sortent du buisson pour danser, courir dans tous les sens, faire les guignols, et observer tous mes faits et gestes comme si j'étais un poisson rouge dans un aquarium. Laisses tomber... Là, j'ai pas envie d'jouer aux éducs... J'ai juste envie d'me chauffer un thé peinard et d'avaler 3 bananes plus un gâteau sec. Allez, je rebrousse chez le chef pour un chouilla de tranquillité. Ce matin, Xavier me fait visiter les magnifiques plages alentours, palétuviers et baobabs, à la recherche de 2 phares que je veux absolument ne pas louper. Mais 'sont vraiment moches... Bref, je vais enfin tenter d'sortir de cette baie immense dont je connais maintenant tous les moindres recoins sableux, le moindre cul-d'sac. Dans un village plus loin, personne ne semble décidé à m'indiquer la piste que je cherche pour Gepa. Comme dans un gangbang, je passe de villageois en villageois, mais tous n'en veulent qu'à mon portefeuille. Puis je tombe sur ce cycliste amusant, pas veinal, avec son seau de cultivateur et sa machette arnachés sur le porte-paquet avec une vieille chambre à air toute nase. Il m'emmène sur le bon chemin, celui qui coupe à travers les plantations de manioc, les bananiers, celui qui zigzague n'importe comment de bosses en fosses profondes. Parfois, il faut pousser le vélo à 2 pour pouvoir s'en extirper. Épique... Surtout quand le bonhomme perd son bête seau à chaque obstacle, à chaque rebond. Au bout des trajectoires, la plage de Gepa, une sorte d'endroit perdu aux quelques paillotes dépouillées, quelques pêcheurs assis sur le sable à rien faire... puis plein enfants qui suivent le moindre de mes pas. Et maintenant, voici que mon guide me réclame salaire alors qu'au départ, il n'était pas question d'argent. Tsssss... En haut, au milieu de vieux bâtiments administratifs portugais en ruine, je trouve le bureau de l'administrateur du patelin. Il accueille avec joie ma petite maison dans la cour de sa résidence pour la nuit. Dans cette atmosphère très vivante, je me sens en famille, comme bien souvent. J'y trouve une certaine satisfaction affective, pas mal de chaleur, bien comme il faut...