Phil, l'escapade africaine

Liouesso - histoires d'amitiés

10/02/2015

Après tant d'amitiés, reprendre la route après une semaine d'arrêt n'est jamais chose facile. Je me souviens de mon arrivée à Ouesso, tout sourire dehors, enthousiaste, saluant tout le monde sur mon passage, poussant la tôle qui sert de porte à ct'auberge... En construction, en démolition? Je n'ai toujours pas compris... Le deuxième jour, la petite fille de Merveille s'imposait déjà dans la chambre, sautant sur le lit alors que je tentais d'écrire. Peine perdue... Dès 7 heures du matin, la voix de Merveille résonne dans toute la cour de l'auberge. Elle m'envoûte, je l'écouterai des heures. Chaque phrase est une montagne russe, progressive, exprimant grâce et sensualité, douceur et force de caractère. Derrière chaque mot se cache un sourire qui capture toute mon attention. Ensuite, il y a les rendez-vous du matin à la cafet de Georges Parfait. Tous les mecs s'y empiffrent de haricots rouges et discutaillent à haute voix, exhortant une certaine identité camerounaise, un rien perdue, un rien diluée... Maintenant, le regard un peu triste, fixé sur le bitume, je m'enferme quelque peu. Errance cogitative. Seule distraction, ma caboche passe en boucle les chansons qu'Inesse me martelait sans fin dès nos retrouvailles. "Vas-y doucement", ce zouk excessivement lancinant, où bien encore cet air ivoirien bien décalé "quand y a trou, y a goût". Ca me rend enfin le sourire. Aux alentours de midi, sous le regard du boutiquier qui tente de m'offrir tout son magasin, je reprends déjà du poil de la bestiole. Marmite congolaise flambant neuve, je me prépare mon premier repas de route, spéciale énergie positive. De délicieuses pâtes tomates à la sardine...