Phil, l'escapade africaine

Fleuve Oubangui - échoués

12/03/2015

Plus rien ne bouge. Ce banc de sable immobilise le chargement. Le capitaine désolidarise les 3 barges pour en conduire 2 vers une île genre "Robinson sur l'Oubangui", et s'occuper ensuite de la plus lourde. Mais les "policiers bandits" de RDC chez qui le bateau a accosté en détresse ne l'entendent pas de cette oreille. Voici d'ailleurs un joli spécimen qui rapplique en pirogue, escorté par ses 2 militaires. L'un d'eux recule: "trak trak..." Il arme sa mitraillette, histoire d'impressionner. Grosse altercation: les militaires en voyage sur notre bateau se mettent à aboyer comme des bulldogs. Un vrai concert de chenil. Le policier finit par grimper sur le bateau, "enlevant" 2 de nos passagers qu'il relâche presque aussitôt. Et cette barge qui ne bouge pas de la journée, malgré les manœuvres de stock-car de notre navire. "Ce sont des amateurs" me dit Elly, désespéré. Les visages sont résignés, placides, fatalistes... Voici enfin qu'elle pivote, la barge... mais en direction de Brazza, juste à l'opposé de notre progression. Serait-ce un signe? Demain, après le déchargement obligatoire d'une vingtaine de futs dans une grosse pirogue, nous irons retrouver l'autre partie des passagers sur cette île merveilleuse où je pique une tête rafraîchissante dans les eaux chaudes du fleuve. Un pur bonheur... Et tard dans la nuit, un casier de bières quitte le navire en direction des policiers de RDC. "Opération délestage" me dit Elly.