Phil, l'escapade africaine

Ngo - l'Afrique pour les durs

04/04/2015

Après tout juste un mois d'absence, mon vélo frétille de joie dans son garage poussiéreux d'Oyo. Même pas 500 bornes, et on arrive à Brazza. Mais hier, malgré ces 100 bornes de fuite vers l'avant, je ne me sentais guère au top, comme à chaque reprise pédalage. Sous la canicule, j'inverse la tendance aujourd'hui: je reprends mon feeling en main et donne tout mon positif pour cette Afrique exigeante. De toute façon, elle te le rend au centuple. Alors que les ''mundeeeleee!'' des enfants retentissent comme des sirènes à chaque village, je décide de ne plus subir... Je prends l'ascendant, les mets face à un miroir. Je crie également ''mundeeeleee!'' sur un ton moqueur, m'amuse de leurs réactions. Souvent, ils restent scotchés. ''Tu as vu un mundele toi?'' Rire général... Dans cette belle région variées des Plateaux, savane arborée en faux-plats montant et douces collines, mon estomac commence sérieusement à creuser. Mais en bord de route, personne ne prépare à manger. Ouais... avec 2 avocats et un ananas dans les sacoches pour la journée, je dois avouer, c'est un rien limite... Alors que je reprends mon souffle au dessus d'une côte, un type me crie, agressif: ''Ca c'est l'Afrique, c'est pas l'Europe...'' Ma réplique fuse, pas content, paume de la main brusquement vers le ciel: ''Et ça change quoi?'' Comme si l'Afrique avait le monopole des côtes, de la difficulté. Comme si elle était réservée aux africains balaises forgés dans l'métal, pas à ces ''lopettes'' d'européens chichiteux qui ont poussé dans la facilite, bande de nantis... Ben ouais, c'est vrai, l'Afrique, 'faut s'organiser: 'fait chaud, les gens te tannent sans relâche... et sur ce putain d'goudron, vent d'face, mal au cul, un camion pourri me double, me laissant seul avec son nuage noir de gaz d'échappement nauséabond.