Phil, l'escapade africaine

Praia Banana - campement coconut

22/06/2015

Sirotant mon café, j'observe la maman qui coiffe sa petite, calmement. Rodrigo rentre de la pêche, ligne cassée, emportée par trop de prises. "Ça m'arrive souvent" me dit-il. Tout est à refaire... En attendant, il m'accompagne vers la première plage, au delà de cette colline raide que je n'aurai jamais pensé escalader seul. Il me quitte le regard fier, limite humide, poignée de main forte, franche, amicale. Je m'éloigne en glissant sur les rochers qui, j'espère, mènent à la plage suivante. Plus loin, il y a ce petit chemin forestier infini sur lequel je m'engage, surpris par de gros crabes de terre rouges guère farouches. J'atterris à l'arrache sur une plage limpide, privée, déserte, son resort plein d'étoiles juste au fond. Parfait pour une pause sandwich chorizo et une visite "pirate" de la petite île au loin, reliée par une longue passerelle en bois. Histoire d'éviter toute fatigue, une équipe de l'hôtel me conduit ensuite en véhicule au sommet de la piste. Il ne me reste plus qu'à me laisser guider par la latérite, admirant au passage quelques cabanes abandonnées et plusieurs troncs d'arbres géants aux racines tentaculaires. Tout en bas, je passe un autre village de pêcheurs où semble régner une certaine pagaille. Le sentier suivant... j'ai dû louper l'entrée, ça c'est sûr... Je me retrouve dans un véritable hors-piste végétal qui fait la joie de myriades de moustiques assoiffés de tout ce sang de "brancu". De retour sur la plage, je croise une dame élégante, une noix de coco posée sur le sommet du crâne: "Praia Banana, c'est juste là à 2 pas..." Une cocoteraie gracile m'attend, balayée, avec ses quelques paillotes solitaires et son bar classieux fermé. J'admire la jolie crique azur aux sables d'or, ponctuée de roches de basalte, juste pour le contraste. Impossible de résister: je plonge dans l'eau claire pour m'imprégner de sa couleur. Dans la nuit, j'entends les noix de coco chuter autour de ma petite toile isolée. Au lointain, le phare de l'île de Mosteiros veille sur mon sommeil.