Phil, l'escapade africaine

Lambaréné - la mauvaise pirogue

07/07/2015

Je n'y suis pas... Quand j'arrive face au bateau que j'ai réservé hier, on refuse d'embarquer mon vélo et on me "donne l'ordre" de monter dans la pirogue découverte vide juste à côté. Impossible de poser des questions, ce drôle de type est un vrai mur. Il m'ignore et ne répond pas. Le bateau a déjà quitté la plage. Je grimpe donc dans cette foutue pirogue de fret qui n'est pas prête de remonter l'Ogoué vers Lambaréné. Il n'y a même pas de gasoil à la pompe, ça commence fort... "On dirait qu'il est dans un avion et qu'il regarde par le hublot" se moque à mon sujet un des clowns de l'équipage, totalement bourré. Clair, je ne suis pas dans l'ambiance beuverie imposée du jour. Pour simplifier les choses, la pirogue accoste de nuit. Jamais simple ça... Dans l'obscurité, je ricoche de paroisse en paroisse pour trouver une piaule gratos, parcourant la ville d'un bout à l'autre comme une balle magique. On me traite de fou. "Donnes-moi 15000 et je te montre le chemin..." ricane une des gonzesses bien grasse de la pirogue. Après plus d'une heure de ping-pong, la troisième adresse sera la bonne: 2 soeurs françaises les yeux rivés sur leur télé m'ouvrent la porte d'un immense dortoir de 20 lits totalement vide. J'y suis. D'un geste, je me précipite sur mes 2 cookies-chocolat et autres mignonnettes, ultime cadeau de mes amis liégeois. Puis, dans un élan d'énergie, je sors finalement la marmite, histoire de me mitonner quelques pâtes oignons gingembre revigorantes.