Phil, l'escapade africaine

Luanda - déjà la capitale

06/08/2015

J'avance peu à peu sur ce qui commence de plus en plus à ressembler à une grosse autoroute, m'imaginant un bref instant lâcher les freins de ma bécane dans le tronçon qui pique droit vers Tilff. Le paysage est inexistant: je longe sur des kilomètres une clôture de barbelés aux panneaux rouges significatifs: "danger mines". Un souvenir encore béant d'une guerre terminée il y a un peu plus de 10 ans. Alors que je demande mon chemin, un boutiquier m'offre "uma gazosa" pour me rafraîchir. Un conducteur s'arrête pour prendre la pause à côté de moi, cycliste érigé au rang de star. Sourire figé à la con. Soudain, je m'aperçois que le tronçon est interdit aux motos et sans doutes aux vélos. Peu importe, pas l'choix, j'appuie sur les pédales. Arrivé à Cabinda, "capitale" de l'enclave, je me rends directement à l'aéroport pour me téléporter vers Luanda, séparée de l'Angola par le Congo Kinshasa. Pressé par un visa angolais de seulement 15 jours, renouvelable sans aucune certitude, il me faut donc rallier la capitale par bateau (qui n'existe finalement pas), ou par avion. 2 heures plus tard, j'atterris 500 kilomètres plus au sud, jouant au mécano devant l'aéroport de Luanda, sous une pluie de questions interminables, mitraillé par les tablettes qui font "clix" d'une foule d'admirateurs anonymes. Quelques kilomètres plus loin, ne sachant où m'poser, j'arrive face à la Sagrada Familia, l'église principale de la capitale. J'y rencontre Mario, un curé bien rigolo qui ne pense qu'à se resservir une troisième assiette. Il me conduit à quelques rues, vers ma petite chambre, m'invitant gracieusement à chaque repas. En plein centre-ville moderne à l'européenne, je redécouvre un univers trop facile, superflu, auquel je ne suis plus habitué. Ici, tu ne trouves que des boutiques chicos, des banques et guichets automatiques à chaque coin d'rue, puis d'la bouffe à prix prohibitifs.