Phil, l'escapade africaine

Emanya lodge - elle se dandine

30/09/2015

Rien sur 60 kilomètres, à part cette clôture qui suit la route des 2 côtés et ces épineux tristement secs. A ma droite, sur des kilomètres, je longe le parc d'Etosha dont je rêve depuis le début du voyage. Soudain, mon regard accroche une forme bizarre qui dépasse de la cime des arbres. Je fais demi-tour, pose mon vélo au sol en catastrophe, et m'approche discrètement du barbelé. Oui, c'est bien la tête d'une girafe, là, à même pas 100 mètres de moi. L'animal se dandine, reptilien, gracieux. Je reste en admiration face à cette belle créature en train de se nourrir paisiblement. Arrêt sur image, instant privilégié. Nos regards se croisent, puis elle disparaît dans le lointain... Je redémarre tout guilleret. Ma prmière girafe... J'arrive enfin à la bifurcation, à 35 kilomètres de l'entrée du parc. C'est à cet endroit que j'ai prévu de faire du stop avec mon vélo pour y rentrer, comptant sur de gentils touristes qui pourraient m'embarquer dans leur pick-up bâché, moi et tout mon barda. Les visites à vélo du parc sont bien sûr interdites. Toute l'après-midi, j'arrête les voitures unes à unes, mais toutes sont chargés au maximum. Bref, le soleil a commencé sa chute verticale, et je n'ai ni solution pour passer la nuit, ni pour rentrer à Etosha. On me signale que le premier lodge à l'extérieur du parc se situe à seulement 6 kilomètres, sur cette route où, parfois, on peut rencontrer un lion coincé entre les 2 clôtures. Je trace vite fait, couillon, vers la barrière du lodge où il me reste encore environ 3 bornes à parcourir sur une piste rocailleuse. J'arrive à l'endroit, tout luxe dehors, où la patronne, aimable, en pleine arrivée de groupe, me fait comprendre qu'elle n'a jamais la visite de campeurs ici, mais qu'elle m'autorise exceptionnellement à dresser la toile sur un coin d'herbe, pas loin de la réception. L'endroit est magnifique, âpreté, avec son waterhole magique où se relayent en silence toutes sortes d'antilopes de cette ancienne ferme. La serveuse me demande si je prends le menu à 250 dollars namibien, servi au bord de la piscine. J'explique que d'habitude, je mange pour 10 dollars et que je suis plutôt du style low-budget. Je me contenterai de quelques babioles qu'il me reste dans les sacoches, pas de soucis pour moi. Et voici que Nelie, la patronne, m'invite pour un repas-chandelle, 5 couverts, en solitaire. Les bonnes surprises du voyage...