Phil, l'escapade africaine

Vers Koës - aux portes du Kalahari

27/11/2015

Un vrai régal photographique cette Kiver tree forest au coucher de soleil... Je suis Alice au pays des merveilles. La nuit passée, je quitte cette ferme où l'on nourrit les guépards apprivoisés, dernière escale touristique avant mon incursion dans le désert vert du Kalahari. Dès le matin, la piste secoue à fond, si bien que l'attache de mon porte-paquet au niveau de la fourche finit par s'planter dans les rayons. Un grand classique. J'improvise une réparation de fortune avec 2 colsons et une sangle en attendant une future soudure plus solide. C'est réglé. Après 90 kilomètres de solitude, j'aperçois enfin la deuxième ferme accessible de ma journée. Je m'engage sur le chemin pour, tout au bout, découvrir une maison grand luxe en forme de chalet avec un immense balcon. Karin en sort juste à l'instant, toute surprise de se retrouver nez à nez avec moi alors que je pousse mon vélo. Femme de caractère assez classieuse, elle s'empresse de m'offrir un rooibos et un brin de conversation bien amusante. Son mari Johan, plus réservé, s'active déjà autour d'un braaï pour quelques saucisses maison de springboks, augmentées de toasts à la confiture de framboise "very sweety". La conversation tourne autour de l'apartheid: Johan me dit qu'il a toujours vécu avec ça, depuis tout petit. Pour lui, la situation était normale. Tout d'même heureux de l'abolition, il m'avoue que pour lui, la mixité reste toujours difficile à comprendre. Puis il se répend sur ses ouvriers noirs qui ne sont capables de rien, sur les nouveaux fermiers noirs à qui l'état donne des terres qu'ils ne sont pas capables de gérer... et établit finalement le parallèle avec le Zimbabwe, où tous les fermiers blancs ont été chassé du territoire, conduisant le pays à la faillite. Je passerai une longue nuit dans un lit confortable, sous le regard mystérieux d'une des beautés africaines les plus captivantes de mon voyage.