Phil, l'escapade africaine

Windhoek - bye bye Kalahari

05/12/2015

Après 5 kilomètres de piste intraitable, je réalise que j'ai oublié mon appareil photo au camping. Désespéré par cette piste où "loose sands", pierres et graviers se mêlent en vrac, je fais demi-tour, victime de ma distraction naturelle. Parfois, mes 2 roues piquent dans le sable profond et mon vélo se dérobe sous moi. Je m'éjecte in extremis, comme par réflexe. L'estomac vide, mes provisions "ready to eat" presque à sec, je multiplie les pauses frugales. Vent de face violent, 10 km/h à tout casser, inutile de lutter: alors que l'orage éclate au loin, je stoppe net mon effort, physiquement liquidé. Je scrute le spectacle des cumulus qui fondent en pluie tout autour de moi puis, le cul dans l'gravier, je pose la tête sur les genoux pour improviser une sieste. Quand je reprends la piste, un pick-up s'arrête à ma hauteur: c'est Connie, la gérante du camping de la nuit dernière. Elle file en direction de Windhoek. Elle me tend une bouteille d'eau en forme de glaçon que je refuse: victime de ce "jour sans" et de ma fainéantise, je sangle déjà mon vélo à l'arrière du véhicule. Embarquement express pour la capitale où j'arrive en plein déluge, début d'saison des pluies. J'y plante ma tente toute foutue pour un mois et demi au backpackers local, au beau milieu des flaques. Du côté du bar, je plonge directos en plein milieu gay et lesbien débridé, ce qui, après toute cette période dans l'bush, n'est vraiment pas pour me déplaire. Dans son délire alcoolo, un type m'aborde, me prend par l'épaule, m'offre ma deuxième bière, puis me fourgue dans les bras cette pute défraîchie à la face toute rabougrie. Sûr qu'elle aussi a dû voir défiler quelques paysages bien calibrés. Dégoûté par c't engin tout droit sorti d'un movie de Romero, je préfère fuir ce plan "micoses assurées" et m'en retourner vite fait à la tente, telle une vierge effarouchée...