Réveillé par un type qui coupe du bois juste à côté de ma tente, puis un autre qui se racle le pif en traînant des savates, je réalise que le monde "s'agite" à nouveau. Je prends la route à jeun, impatient de rentrer en Angola par cette enclave du Cabinda mystérieuse...
2 heures d'attente hier, 2 heures de plus aujourd'hui, j'ai l'impression qu'à Pointe-Noire, je passe tout mon temps dans la salle d'attente du bureau du curé. Toujours pas de logement en vue...
30 kilomètres l'aller/retour pour me rendre au centre de Pointe-Noire, une circulation de dingue, un retour obligé avant 18h, coucher du soleil... je dois finalement quitter Saturnin et ses voisines sympathiques...
De retour à Pointe-Noire, je retrouve Saturnin, mon ami cycliste "des pistes de sable" rencontré 2 mois plus tôt. Je l'attends avec mon vélo chargé à stock à la "station savon"...
Après 2 nuits gratos au Centre d'accueil de la paroisse de Dolisie, le "messager" du curé m'annonce que la gratuité de la chambre prend fin. Par contre, il m'autorise à dresser la toile dans la cour, sur le carré de pelouse, juste à côté du camion des autrichiens. Hiii, c'est un peu comme si on te retirait le pain d'la bouche mais bon...
Ça fait maintenant quelques jours que les autrichiens en camion à côté de ma tente attendent le visa pour l'Angola. Sa réputation: il est hors de prix et quasi impossible à décrocher. Tous les jours, ça devient plus compliqué pour eux... C'matin, je me rends au cyber spécial connexion lente du coin...
De l'autre côté de la frontière, tout commençait pourtant bien avec cette piste étroite, déserte, au beau milieu de la savane. Je laisse "glisser" mon lourd chargement dans d'énormes trous façon BMX, anciens bourbiers asséchés carrément ludiques. Après 18 kilomètres, je croise le bulldozer des chinois, puis ses traces incrustées dans la terre. C'est foutu...
Environ 50 kilomètres de piste bien pourrie et me voici de retour à la barrière du Congo. Après les traditionnels enregistrements à la gendarmerie, police et immigration, je gis sur une chaise du petit bar, un Pulp orange posé au sol, un gros bout d'gâteau du Gabon dans la main. Je mâchouille mécaniquement, le cerveau plat...
Après 2 journées pur goudron quasi plates où mon vélo cavale à grands tours de roues, la piste m'attend de pied ferme tout devant. Encore un p'tit déj cadeau de mon ami instit Adama, puis je m'élance vers le sud, direction la frontière congolaise. Toute la journée, je clignote: j'apparais et disparais dans d'épais nuages de poussière soulevés par des véhicules trop pressés...
Ce matin, je fais mon touriste. Je me rends vers le musée de l'hôpital du docteur Schweitzer. Il a vécu ici au début du siècle dernier soignant, entre autres, les malades de la lèpre. Pour les besoins du musée, les lieux ont été reconstruits à l'identique et vous transportent vers une toute autre époque...